Hideout : une haletante descente dans le désespoir

Critique du manga de Masasumi Kakizaki

Alex Bergeron
3 min readOct 7, 2024
HIDEOUT © 2010 Masasumi KAKIZAKI / Shogakukan Inc.

Masasumi Kakizaki propose avec Hideout un manga d’horreur accrocheur avec de l’action et des révélations, mais aussi une qualité graphique indéniable.

Informations

Le manga d’horreur Hideout a été écrit et dessiné par Masasumi Kakizaki, surtout connu comme étant le dessinateur de Rainbow et pour ses séries Green Blood et Bestarius. Ce one-shot fut prépublié en 2010 dans le magazine seinen mensuel Big Comic Spirits de Shogakukan. La version française, traduite par Ryoko Akiyama (Übel Blatt, Le Bateau de Thésée) et adaptée par le studio graphique Clair Obscur (The Bugle Call, Jujutsu Kaisen), est éditée chez Ki-oon dès 2011.

Synopsis

Seichi Kirishima est un écrivain dont la popularité est en chute libre. Aux problèmes financiers qui en suivirent s’ajoute le décès de son fils. Depuis le tragique événement, la relation avec sa femme s’est beaucoup détériorée. Il tente alors de renouer avec elle en l’invitant à un petit voyage dans une station balnéaire. Cette occasion parfaite pour recommencer à zéro tourne rapidement au cauchemar. En panne d’essence au milieu de nulle part, le couple se réfugie d’un orage dans une grotte où se terre un véritable monstre.

HIDEOUT © 2010 Masasumi KAKIZAKI / Shogakukan Inc.

Critique

Bien que ce résumé de la situation initiale semble s’approcher davantage du drame que de l’horreur, le scénario prend tout un tournant assez rapidement. Ce n’est pas un divulgâcheur, puisque l’information se retrouve sur la quatrième de couverture. La véritable intention de Seichi avec ces vacances improvisées est de tuer sa femme. Il s’ensuit alors une haletante descente aux enfers pour les personnages et le lecteur. En effet, les altercations entre l’homme et le monstre sont pleines de rebondissements sanglants et donnent des sueurs froides.

Hideout aborde des thèmes sinistres comme la mort, la culpabilité et le désespoir. Le récit est entrecoupé de retours en arrière qui permettent d’en apprendre plus sur les circonstances du décès du petit garçon et les accusations qui ont suivi. Qui est le vrai coupable? Masasumi Kakizaki parsème cette lecture de petites révélations accrocheuses, bien que parfois un peu évidentes. Il est tout de même difficile de poser le manga sans le lire d’un trait.

HIDEOUT © 2010 Masasumi KAKIZAKI / Shogakukan Inc.

Hideout n’est pas seulement sombre en raison de ses thématiques, mais aussi d’un point de vue purement graphique. À l’exception des quelques flashbacks, la plupart des événements se déroulent à la noirceur sous la pluie battante ou dans le fond d’une grotte glauque. On y retrouve de forts contrastes avec les sources de lumière comme une lampe de poche ou une torche. À mon avis, se sont lors de ces scènes que les dessins de Masasumi Kakizaki brillent le plus. Les reliefs et les détails que l’on peut admirer dans ces planches malgré l’obscurité environnante sont saisissants.

HIDEOUT © 2010 Masasumi KAKIZAKI / Shogakukan Inc.

Avec le format d’un one-shot, il peut être difficile de mettre de l’avant des personnages marquants. Pourtant, le mangaka y arrive grâce au design du monstre qui n’est rien de moins que terrifiant. Il est sale, putride même, ses yeux exorbitants sont hypnotisants, puis ses veines et ses os sont saillants. Bref, il est abominable et c’est une réussite. Cependant, les autres personnages ne m’ont pas particulièrement convaincus. D’ailleurs, Seichi est complètement détestable un peu trop vite pour que sa transformation ne soit vraiment troublante.

Je recommande Hideout pour les personnes recherchant un thriller horrifique avec des dessins détaillés et bien sombres. En plus d’être une très bonne lecture qui se suffit en un seul volume, j’ai découvert un mangaka très intéressant. Je vais certainement me plonger tôt ou tard dans un autre de ses univers.

Note : ★★★★☆ (4/5)

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Critique manga amateur à temps partiel

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